L’hiver 2022-2023 a été particulièrement sec en Provence. L’arrivée du printemps n’a pas changé les conditions climatiques et la sécheresse précoce qui en a découlé devenait particulièrement préoccupante. C’était sans compter sur un retournement complet de situation au cours des mois de mai et juin. Des pluies régulières et abondantes sont venues modifier profondément le profil du millésime.

Fort heureusement, dès le mois de juin, un été au climat particulièrement chaud et sec a fait son apparition. Sous un soleil radieux, la vigne, qui bénéficiait d’une belle réserve hydrique, s’est développée dans d’excellentes conditions. À partir de la mi-août, lorsque nous déambulions dans nos vignes, nous remarquions des grappes plus lâches, des raisins très concentrés, des peaux plus épaisses, parfaits indicateurs de grandes cuvées. Les premiers contrôles de maturité laissaient envisager une récolte au beau potentiel, alliant belles acidités et teneurs en sucre encore modérées.

Cependant, la fin de l’été nous réservait une nouvelle surprise avec une quinzaine de jours aux températures quasiment caniculaires. La maturité s’est alors affolée. Très rapidement les degrés potentiels se sont envolés, la couleur et les aromes sont apparus. Il a fallu accélérer les programmes de vendange pour préserver et bénéficier dans les mouts des belles acidités présentes au 15 août. Sur les secteurs les plus tardifs, à partir de la deuxième décade de septembre, des nuits plus fraiches ont facilité des opérations pré-fermentaires. La récolte s’est déroulée dans un temps record avec, dès début octobre, les raisins intégralement en cave.